
« Nos héritages ne sont pas uniquement constitués de meubles, de propriétés, de terres ou d’argent. Nos ascendants nous transmettent leurs fardeaux, leurs non-dits, des secrets, des fantômes, des évènements non achevés et des traumatismes. Ce sont autant de stress s’installant dans notre quotidien et dont nous ne mesurons pas les conséquences dans nos vies. Notre besoin d’appartenance à notre famille nous fait continuer et répéter ce que nous croyons ou percevons inconsciemment comme une obligation ou un geste de fidélité familiale.
Vivre c’est souffrir mais souffrir n’est pas vivre . Nous avons besoin de nous libérer des souffrances héritées, pour accéder à la réalisation de soi et être nous-mêmes. Porter le fardeau des autres perturbe gravement notre système de régulation. C’est un stress qui nous coûte de l’énergie et nous oblige à résister en permanence. Carl Gustav JUNG a démontré que l’individuation, la pulsion à devenir soi-même, le besoin de se réaliser animait chacun d’entre nous.
La psychogénéalogie est une des voies de libération des scénarios du passé menant à l’individuation. Notre génosociogramme sur 4 ou 5 générations nous offre la possibilité de découvrir notre histoire familiale et d’y rechercher ceux qui ont tenté de se réaliser. Si nos ancêtres se sont accomplis, nous n’avons qu’à suivre la grande avenue déjà ouverte et à mettre nos pas dans les leurs. Notre individuation est alors aisée.
Dans le cas contraire, certains d’entre nous doivent d’abord réparer le système familial avant de se réaliser eux-mêmes. Dans un premier temps, nous héritons de la vie de labeur ou l’échec de nos aïeux et nous reprenons inconsciemment leur fardeau par fidélité familiale. Les malheurs et injustices qui n’ont pas permis à nos ascendants de se réaliser doivent être entendus. Ce mouvement constitue un des premiers obstacles à lever sur le chemin de la réalisation de soi. L’énergie bloquée dans les valises des autres, que nous portons sans le savoir, attend que nous la libérions.
Porter, conserver les fardeaux des autres par amour, nous condamne à les répéter. Nous nous identifions à ceux qui les ont vécus et nous ne vivons pas notre vie. Le refus d’écouter notre inconscient nous met à sa merci, par le retour du refoulé. Avoir peur de vivre, c’est préférer rester dans un malheur connu plutôt que de changer et de chercher un bonheur inconnu.
De génération en génération, les secrets, les non-dits et le silence sont des violences faites aux systèmes familiaux, à la circulation de l’énergie et de l’amour entre les êtres.
Un évènement plus ou moins grave ou honteux peut devenir un secret entouré de non -dits. il est tabou, interdit, d’en parler. Son évocation par les membres de la famille et du groupe équivaut à une faute grave ou à une trahison pouvant aller jusqu’à l’exclusion du groupe. C’est une sorte d’omerta. Les mots concernant l’évènement sont soigneusement évités par fidélité ou par peur de celui ou de celle qui impose sa volonté aux autres.
La famille ou le groupe doit alors se disperser, car bloquer des énergies équivaut à figer tous les échanges dans le système. Il y a risque d’extinction de la lignée, de dissolution du collectif. Pour les membres du système, seul l’éloignement permet de mener une vie presque normale. Dès qu’ils reviennent ou entre en contact avec le système blessé, ils risquent d’être atteints eux mêmes. Dans tous les cas, la joie de vivre et la paix intérieure n’existent plus. la loi du silence est une très forte source de stress intense.
Le silence, les non-dits et le secret sont des maladies de la communication, des « mal à dire », sources de stress et de maladies physiques et mentales. » Bernadette ¨PICAZO ( Pour en finir avec les problèmes de stress, édition CHIRON, 2013)
Mais alors comment faire? Il faut penser à vous et à votre vie. Dans la seconde partie de mon article je vous apporte une boite à outils : https://virginieeducatricelarochelle.com/?p=1121