
La perspective du devenir-minoritaire théorisée par les deux philosophes Gilles DELEUZE et Félix GUATTARI, est l’ensemble des agencements d’énonciations et de dénonciations désirantes, de concepts nomades, d’itinérances aventurières, de lignes de fuites, de fêlure et de rupture, de déterritorialisations institutionnnelles…
Le devenir-minoritaire n’a rien à voir évidemment avec le nombre de gens qui participent à un courant ou adhèrent à un groupe, ni avec les opinions favorables ou défavorables qui les concernent, évaluées par les « sondages » ou les « enquêtes », encore moins avec la « représentativité » mesurée par les hit-parades, les tops cinquantes, les succès de librairie ou autres indicateurs de la popularité et de la communication.
Le devenir-minoritaire concerne la prise de « masse sociale » pour reprendre un concept majeur de Georges DEVEREUX, c’est à dire l’influence réelle exercée par une position théorique, un courant politique ou un individu, influence qui n’est en aucun cas quantifiable, qui ne se mesure donc pas selon le nombre de personnes qu’elle touche, mais qui se réfère à sa puissance effective d’énonciation, à sa valeur d’attraction, à sa capacité d’action »
Source: Penser l’institution avec Georges Lapassade, Dialogues imaginaire avec les théoriciens du mouvement de l’analyse institutionnelle, Remi HESS