
» La compétition professionnelle apparaissait jusqu’à présent comme une motivation saine vers la réussite. La nouvelle pensée rejette toute compétition héritée de la traditionnelle « lutte pour la vie ». Elle repousse toute idée de comparaison simpliste fondée sur l' »excellence » et le « mérite ». car de telles comparaisons conduisent généralement à un classement arbitraire entre les individus, à des jugements de valeur qui limitent et appauvrissent les relations humaines.
C’est le refus de la course d’obstacles. Au cours de cette course, pour arriver ou pour simplement se maintenir, il faut effacer l’obstacle humain qui se dresse devant soi. Beaucoup lui préfèrent aujourd’hui des métiers dits « marginaux » où l’on retrouve, parfois, la chaleur des relations humaines et en tout cas, le temps de la réflexion.
De manière un peu naïve, la société débarrassée de l’idée de compétition, n’apparait plus comme une jungle, mais comme une communauté d’intérêts dont l’évolution repose sur l’entraide, la coopération, l’éducation mutuelle »
Joël DE ROSNAY, Le Mascroscope, vers une version globale, éditions du seuil, 1975, p285